Pododermatite du lapin

La pododermatite, également connue sous le nom de nécrose avasculaire, est une pathologie courante chez les animaux exotiques. Afin de mieux comprendre la façon dont le laser peut s’avérer utile dans le traitement de cette pathologie, il est important de connaître l’anatomie du lapin, ainsi que les facteurs déclenchants.

Les lapins présentent une particularité : ils sont dépourvus de coussinets. Leur peau fine est rattachée aux tissus sous-jacents, et leur fourrure contribue à protéger la face plantaire du métatarse, les lapins étant digitigrades. Pour le saut, le fléchisseur digital est en tension continue.

Causes et caractéristiques de la pododermatite chez le lapin

La pododermatite est notamment due au surpoids ou à une mauvaise alimentation, à un manque d’activité, à une cage contenant un substrat inapproprié, à l’humidité et au manque d’hygiène, qui sont des facteurs prédisposants.

Dans les cas de pododermatite, les ligaments sont érodés, entraînant une mauvaise répartition du poids et provoquant des blessures plus importantes, à l’origine d’une baisse de la mobilité et donc d’autres blessures1.

Compte tenu de la redistribution du poids par les facteurs déclenchants de la pododermatite, la zone métatarsienne subit une pression, entraînant alors une inflammation, une ischémie et une nécrose des tissus mous, le tout pouvant conduire à une thrombose des petits vaisseaux sanguins. Le patient présente alors une inflammation, un érythème ainsi qu’une callosité.

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En cas d’inflammation chronique, le patient présente une hyperkératose de l’épithélium, ainsi qu’une ulcération superficielle. Si elle n’est pas traitée à ce moment-là, la blessure peut atteindre les tissus sous-cutanés, éroder la vascularisation sous-jacente et provoquer une hémorragie. En outre, cette blessure peut entraîner une infection bactérienne, les micro-organismes les plus courants chez les lapins étant S aureus et Pasteurella multocida, outre les champignons1.

La pododermatite peut évoluer vers une atteinte des ligaments, des tendons et du tissu osseux, le pronostic à ce stade étant plus réservé. D’autres complications possibles sont la septicémie due à l’infection.

Classification et diagnostic de la pododermatite

Différentes classifications sont définies en fonction du degré d’atteinte. L’une d’entre elles, celle de Jenkins, est comprise entre 1 et 32, tandis que celle de Mancinelli s’étend de 0 à 63, 3 et 6 étant respectivement la blessure maximale avec atteinte des tissus plus profonds.

Le diagnostic repose sur la réalisation d’une anamnèse, ainsi que sur une évaluation des signes cliniques du patient et que sur une exploration appropriée. Il peut également s’avérer nécessaire d’effectuer une culture, une cytologie, des radiographies et des analyses de sang.

Le traitement est basé sur le degré d’atteinte. Il vise à corriger les facteurs prédisposants (contrôle du poids, correction du régime alimentaire, amélioration de l’hygiène et mobilisation du patient), à soigner les plaies et à administrer des antibiotiques et des analgésiques.

Utilisation de la thérapie au laser pour soutenir le traitement de la pododermatite

En outre, Blair et al. recommandent une thérapie laser afin de favoriser le processus de cicatrisation, à raison de deux séances par semaine pendant trois semaines, ainsi qu’une thérapie multimodale incluant les traitements susmentionnés2.

Ainsi, bien que d’autres études soient nécessaires, grâce à ses effets, la thérapie laser s’avère être un outil efficace dans le traitement multimodal de la pododermatite du lapin. Dans le cadre de la cicatrisation des tissus mous, elle montre des bienfaits dans les tendinopathies et les problèmes osseux, ainsi que dans la fonction antimicrobienne pour S. Aureus4.

DoctorVet peut contribuer au traitement en suivant les recommandations de l’article de Blair et en respectant le calendrier recommandé. S’il s’agit d’une atteinte des tissus mous uniquement, il convient d’associer les protocoles d’infection superficielle, d’inflammation et de cicatrisation. Tandis que si les tissus plus profonds sont touchés, il convient d’associer les protocoles d’infection profonde et de problèmes articulaires. Le traitement est appliqué en mode sans contact avec l’accessoire « Sweeper ».

BIBLIOGRAPHIE
  1. Varga. Textbook of rabbit medicine. 2nd edition. Butterworth-Heinemann. 2013
  2. Blair et al. Bumblefoot: a comparison of clinical presentation and treatment of pododermatitis in rabbits, rodents, and birds. Vet Clin North Am exot Anim Pract. (3): 715-735. 2013
  3. Mancinelli et al. Husbandry risk factors associated with hock pododermatitis in UK pet rabbits (Oryctolagus cuniculus). Vet. Record 26. 2014
  4. Borstein et al. Near- infrared photoinactivation of bacteria and fungi at physiologic temperatures. Photochem-photobio. (6): 1364-1374. 2009

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